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La Transition énergétique et écologique, au coeur de la journée Nationales de l'Ingénieur

22 mars 2023 Divers
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Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF) lance la 10ème édition des Journées Nationales de l’Ingénieur (JNI), qui se déroulera du 4 au 19 mars 2023 dans toute la France. Dans la continuité de l’édition 2022 qui a réuni plus de 15 000 participants, les JNI 2023 rassembleront des ingénieurs et chercheurs, mais aussi des élèves, étudiants et enseignants, des acteurs économiques, des décideurs politiques dans toutes les régions de France.

Pourquoi les JNI ?

  • Rassembler les membres d’une communauté aux multiples facettes.
  • Promouvoir et valoriser nos métiers aux yeux du grand public et des décideurs, pour susciter des vocations et favoriser l’emploi.
  • Renforcer chez les ingénieurs le sentiment d’appartenance à un corps professionnel engagé dans les grandes transformations de notre monde et les faire davantage entendre et écouter sur ces questions.
  • Encourager les ingénieurs à s’engager, à entreprendre et à innover afin d’agir pour un développement durable.

Le thème TRANSITION ÉNERGÉTIQUE & ÉCOLOGIQUE de cette année, est au cœur de l’actualité mais aussi de l’enseignement et des valeurs de l’ENSGSI.

 

Parmi les anciens du GSI, de nombreux participent activement à ce changement comme @Nicolas LUX  (Promo 2006), qui a accepté de partager son expérience avec nous! 

 

Pourquoi à tes yeux, ton travail joue un rôle important dans la transition énergétique et écologique ?

Mon travail au quotidien comprend à la fois

   - une interface forte avec des élus (d'un Département) sur la co-construction d'une stratégie portant plus particulièrement sur la rénovation énergétique d'un parc immobilier de 300 000 m2 de surface, les modalités de décarbonation de la fonction immobilière et principalement sur le poste des énergies (chauffage, électricité) et des enjeux de sobriété et d'optimisation immobilière ( comment parvenir à optimiser le parc immobilier en réduisant sa surface mais en l'améliorant qualitativement aussi bien fonctionnellement que techniquement).

   - une interface quotidienne avec les agents (directeur, chefs de services, chargés d'opérations, économe de flux) chargés de la mise en oeuvre concrète de ce plan d'actions stratégiques avec sa déclinaison opérationnelle. Cela se traduit par la réalisation d'opérations de réhabilitations énergétiques avec par exemple des engagements contractuels de résultats avec les entreprises intervenantes (comme par exemple un objectif après travaux de réduction de 50% de la consommation énergétique).


Comment abordes-tu ces questions avec ton équipe ?

Dans le cadre de cette stratégie, la collectivité a déployé des moyens humains réels sur ce sujet avec le recrutement d'un économe de flux chargé de porter cette thématique sur la composante immobilière et un chargé de mission plus transversal orienté sur la thématique du développement durable. Ils agissent comme des relais et des catalyseurs.

Mon rôle est de toujours veiller à ce que cette thématique soit abordé dans n'importe quel projet et que cela constitue un axe fort de toute réflexion ou programme de travaux.

 

Comment les contraintes environnementales sont-elles vues par ton équipe ?

Globalement, sauf sur les gros projets d'infrastructures comme la construction d'ouvrages d'arts (ponts,...) par exemple où les contraintes réglementaires sur la composante environnementale sont extrêmement prégnantes (multiples autorisations / études d'impact / ...) avec une véritable lourdeur administrative, cet aspect n'est plus considéré comme une contrainte dans les opérations.

Au contraire, certaines opérations émergent avec comme principale vocation de redonner de la place à la nature dans les projets afin d'apporter des réponses au dérèglement climatique. Je pense par exemple aux projets de végétalisation des cours des écoles pour limiter les effets "ilot de chaleur" et ainsi créer des oasis en ville.


Es-tu souvent confronté à des paradoxes sur des sujets environnementaux ? Comment règles-tu la situation ?

Il s'agit d'un sujet récurrent en effet. Les contraintes budgétaires sont réelles et parfois ne permettent pas de recourir par exemple à des matériaux de type biosourcés. On s'oriente alors sur des matériaux issus du pétrole ou assimilés qui, dans le cadre d'une analyse en cycle de vie présentent un bilan carbone très défavorable...

De plus, même si l'approche en coût global (investissement + fonctionnement + déconstruction) se développe fortement, la logique financière et comptable à tendance à scinder les sections de fonctionnement et d'investissement avec des difficultés à se projeter sur une vision long terme.

 

Est-ce que la formation à l’ENSGSI t’as aidé dans cette problématique ? Si oui comment ?

Ma formation à l'ENSGSI complétée par la spécialisation en sciences et technologie de l'environnement m'a appris à développement plusieurs méthodes de raisonnement face à des problématiques et de pouvoir faire preuve d'agilité pour aborder un sujet sous un scoop à 360° et ainsi identifier le meilleur "angle" d'attaque / prise en compte.

Les problématiques environnementales et écologiques sont hautement transversales. La réponse sur ces sujets fait appel à de multiples compétences, expertises et savoirs. La formation de l'ENSGSI permet d'assurer ce rôle d'ensemblier et de chef d'orchestre pour faire émerger des réponses multi-techniques / multi-compétences d'une manière organisée et cohérente. 

 

Quelles sont les actions majeures mises en place au sein des entreprises? Est-ce que leurs efforts sont suffisants ?

Il m'est difficile de parler pour d'autres entreprises que la collectivité dans laquelle je travaille.

En premier lieu, je pense qu'il y a une forte prise de conscience des enjeux par les collectivités qui va bien au delà du greenwashing.

Les investissements mobilisés par exemple par ma collectivité sur ce sujet sont très conséquent avec près d'1/4 du budget d'investissement consacré à la thématique environnementale soit des valeurs sans commune mesure plus conséquente que par le passé.

La crise énergétique subie depuis 2022 impose également à nombre d'entreprises d'engager des actions de sobriété sans délai et cela pour une nécessité impérieuse de survie. Cette tendance lourde va marquer les esprits et je l'espère sera la prémisse à une montée en puissance des politiques environnementales et des budgets alloués sur ce thême.


Comment t'impliques-tu au quotidien sur ces problèmes ?

Tout d'abord, pour pouvoir être crédible auprès de ses équipes, il faut, d'après moi, être exemplaire voire irréprochable. De fait, au quotidien, cela passe autant par de petits gestes comme la réalisation d'un maximum de trajets en vélo, la non utilisation des ascenseurs, les vigilances sur les températures de consignes dans mon bureau tout comme l'éclairage.

Sur le fond ensuite, je m'efforce régulièrement d'être force de proposition avec les équipes pour faire remonter des idées (réalisation de challenge d'économie d'énergie, réponse à des appels à projets, expérimentation,...) et des propositions concrètes d'actions auprès de la direction générale. Cela s'est traduit récemment par la végétalisation des patios du siège social avec la suppression de 2 espaces bétonnés par des cours intérieures végétalisées avec espace de détente pour les agents. 

Il est utile de montrer qu'au delà des conséquences (pour la planète et donc pour nous tous) sur le long terme du manque d'investissement dans ce domaine qu'il est possible, à court terme, d'apporter par des actions concrètes et souvent à des coûts financiers supportables (ou souvent avec un surcoût réduit par rapport à une solution dite "traditionnelle") des aménités environnementales qui améliorent immédiatement notre cadre de vie.




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